vendredi 14 décembre 2012

Simply REED !

REDD est l'acronyme de Reduction of Emission from Deforestation and forest Degradation. C'est aussi le nom d'un programme des Nations Unies dont l'objectif est de lutter contre le changement climatique en limitant la déforestation qui est une des premières sources de production de gaz à effets de serre. Les scientifiques pensent que la déforestation produit 20 % des émissions de GES, soit plus que les émissions imputables aux transports. Voir le graphique Emissions des GES en France par secteur en France. Le lecteur notera que les sources d'émission de GES sont différentes d'un pays à l'autre. La production d'énergie occupe souvent la première place. Une grande partie de l'énergie produite en France est d'origine nucléaire.


Lors du déboisement, les bois qui se décomposent ou sont brûlés dégagent du dioxyde de carbone. Par ailleurs, de grandes quantités de carbone sont stockées dans les sols de certaines forêts (forêts sur tourbières). Ce carbone s'échappe alors du sol lorsque l'on coupe les arbres. Finalement, les arbres capturent et stockent le CO2. On estime qu'ils capturent 5 milliards des 32 milliards de tonnes de CO2 émises par les activités humaines.

La raison principale de la déforestation est l'utilisation de l'espace forestier à d'autres fins, lesquelles sont rémunératrices. Alors que la valeur des forêts sur pied est capitale pour la lutte contre le réchauffement climatique, la valeur marchande de leur conservation est (quasiment) nulle. Autrement dit, les services environnementaux des forêts sont supérieurs à leur valeur monétaire négociable. L'objectif du programme REDD est de rendre au moins aussi rentable la conservation que la déforestation. Plusieurs aspects sont critiques comme la mesure du potentiel carbone de la forêt, l'attribution d'un prix et la réalisation des transferts monétaires, le contrôle de la conservation effective.

J'avais, en mai 2007, publié dans un cahier de Perspectives en Agroalimentaire un article intitulé "Marchandisation des ressources naturelles : Un nouveau mode de valorisation ?" dans lequel je soutenais l'idée selon laquelle une ressource naturelle a d'autant plus de chance d'être préservée qu'elle devient une "marchandise". Il y a quelques jours, on apprenait que les Indiens Surui avaient bénéficié des services de Google Earth Engine pour contrôler l'espace forestier dont ils sont les propriétaires au Brésil. Un premier pas vers la marchandisation de la portion de la forêt dont ils sont propriétaires. Un moyen pour les entreprises de compenser un bilan carbone déficitaire.

   

Héliocutlure (tm): produire de l'énergie avec des bactéries !


L'énergie solaire est la mère de toutes les énergies ou presque. Il n'y a là rien de nouveau et le terme Helioculture(TM) est une évidence pour tous les producteurs agricoles, en France comme à l'étranger : la croissance des végétaux dépend de cet astre. 

Helioculture est une marque déposée de la société américaine Joule. Cette société commercialise une plateforme de production de biocarburants, que l'on ne peut pas dans ce cas appeler  agrocarburants puisque des bactéries génétiquement conçues sont au travail. Que l'on souhaite produire du diesel, de l'éthanol et une poignée d'autres produits chimiques, la plateforme de production Helioculture est maintenant une solution potentielle. Outre l'espace qui est nécessaire pour exposer les micro-organismes producteurs au soleil, une source de CO2 et de l'eau sont nécessaires. 
L'entreprise dispose d'une usine pilote et d'une usine de démonstration (photo ci-contre) au Nouveau-Mexique sur 80 acres (1 acre = 0.40 hectare).

L'usine semble fonctionner en circuit fermé et ne consommer de manière substantielle que de l'énergie solaire et du CO2.